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 Le 173 ème RI

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Jeep2b

Jeep2b


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MessageSujet: Le 173 ème RI    Le 173 ème RI  Icon_minitimeMar 5 Nov - 9:21

En 1913, le 163 ème régiment d'Infanterie quitte l'île pour rejoindre ses nouveaux cantonnements à Nice. il était en corse depuis 1901 ,
c'est en avril de la même année qu'arrive de Nice une nouvelle sur la création d'un nouveau Régiment D'Infanterie le 173 ème . quatre mois plus tard
il s'installe à Ajaccio, Bastia, Bonifacio, et Corte, C'est une longue histoire qui dèbute entre ce Régiment et l'île, hélas trop arrosée de sang.

Au moment de la déclaration de la guerre on compte sur l'île pas moin de six casernes, elles sont presque toutes installées dans les anciennes citadelles comme Ajaccio, Bastia, Calvi et Corte ou dans les locaux des couvents récupérés par l'Etat à la Révolution Française.

C'est le 2 août 1914 à 14h45, que tombe la nouvelle de la mobolisation générale. C'est à ce moment d'ailleurs que la Corse s'en trouve informée, a
quatre heures de l'après-midi, on entend le sonner le tocsin. c'est le signe, depuis très longtemps, hélas, que des événements graves vont se produire.
La mobilisation et l'envoi sur le front se sont faits de façon tout à fait illégale,pour les pères de familles nombreuses et des classes les plus anciennes, qui auraient dû en principe être versés dans la réserve territoriale. Ils se retrouvent dans le 173 ème R.I pour beaucoup, régiment qui resta quatre ans en première ligne et ne fut jamais relevé .

Le 14 AOUT 1914 à 01h00 du matin, le régiment s'embarque en chemin de fer à la gare St Charles et quitte Marseille pour rallier Lyon, Dijon, Is sur Tille, Neufchâteau puis, Jarville où il débarque le 15 AOUT. Le 173° RI est alors incorporé à la 2EME Armée qui doit opérer de suite en Lorraine.

Entre le 17 et 19 AOUT 1914 le régiment progresse en milieu hostile pour atteindre les avant-postes, dans la forêt de Koeking

Le 20 AOUT au matin le 173° est engagé dans la bataille de Dieuze. A midi on lui demande de se replier en rompant le combat pour venir en protection des villages de Blanche-Eglise, Mulcey et Marsal. Dans la soirée il est regroupé sur la commune de Dombasle sur Meurthe.

Du 22 au 25 AOUT le régiment occupe statègiquement les communes de la région comme à Blainville sur l'Eau où ils bousculent les arrières gardes des allemands.

Le 26 AOUT, entre Mont sur Meurthe et Blainville le 173° engage un rude combat pendant 17 heures avant d'enlever, à la baïonnette, le village de Mont sur Meurthe, fortement défendu par l'ennemi. Ainsi, jusqu'au début septembre, il restera en contrôle des régions avoisinant Lunéville

PARTICIPATION A LA BATAILLE DE LA MARNE

Le 5 SEPTEMBRE 1914 le 173° fait mouvement pour rejoindre Ligny en Barrois où, le 8, il prend part à la bataille de la Marne. Il livre des combats très violents pour s'emparer de Mogneville, le Bois de Faux Miroir puis le noeud des voies ferrées de Revigny. De là il rejoint le Corps de la 3ème Armée à Dombasle sur Argonne. Les combats se multiplient dans cette région où les progressions se font de tranchées en tranchées solidement établies. Le 29 OCTOBRE le 173° opère dans la zone du Bois de Forges et engage le contact à la "cote 281".

Le 23 NOVEMBRE 1914 le régiment fait route vers Verdun et se cantonne à Haudainville, Ranzières et Mouilly pour être rattaché au 6ème Corps d'Armée

1915

Durant tout l'hiver 1914/1915 le régiment restera sur Ranzières. Les emplacements français sont défendus chaque jour au prix de combats à la grenade sur les lignes de contact

Du 21 au 26 FEVRIER 1915 le 173° est associé aux troupes engagées sur l'attaque des Eparges. Il restera en place sous les bombardements intensifs des allemands. Du 23 au 26 AVRIL il est encore aux avant-postes pour effectuer une percée dans les lignes ennemies allant jusqu'à leur couper la route de Verdun. Le début du mois MAI 1915 bat les records de violence au niveau des assauts menés contre une division allemande positionnée sur Mouilly. Le régiment est relevé de sa position le 8 JUIN 1915

Au mois d'AOUT le 173° est envoyé sur Sainte Ménéhould pour participer à la bataille du Bois de la Gruerie. Le 13 AOUT il est à nouveau déplacé pour rejoindre, par voie ferrée et voie de terre, la région de Craonne, dans les Bois de Beaumarais. Il renforce le 118° RI fortement éprouvé par des combats au gaz.

1916

Dans l'hiver 1915/1916, le régiment est mis au repos sur les arrières d'Epernay sur le secteur de La Courtine et La Butte du Mesnil. Il s'emploie à renforcer les installations des organisations défensives.

Le 2 MAI 1916 il fait mouvement vers Vitry le François pour se cantonner à Aulnay l'Aitre.

Le 15 MAI le Général Pétain fait savoir que le 173° doit rejoindre la "Cote 304" sur la bataille de verdun. Il se met en mouvement dès le lendemain par voie de terre puis voie ferrée pour aller se cantonner dans Ville sur Cousances. Dans la nuit du 19 MAI les troupes prennent position sur la "Cote 304" où depuis des mois se déroule une lutte acharnée précédée de bombardements d'une violence inouïe. Pas de tranchées, pas de boyaux, que des trous d'obus jointifs sans cesse retournés par d'autres projectiles. Le ravitaillement y est quasiment impossible. Les troupes manquent d'eau. C'est là que, jusqu'à la fin du mois d'AOUT 1916, le régiment, par périodes de huit à dix jours, s'oppose, par une héroïque résistance, à la percée allemande en direction de ESNES. C'est dans cette page d'histoire que le 173° s'illustre de douloureux mais combien glorieux faits d'armes. Les pertes humaines sont immenses, mais malgré les attaques aux lances-flammes, aux bombardements des canons de 150 et 210mm réduisant tout en poussière, la mission qui lui avait été donnée: "Tenir à tout prix" a été respectée.

COTE 304 (29 Mai 1916)

Le 29 mai au matin, après un bombardement qui, de jour et de nuit dure depuis le 25, les Allemands lancent deux violentes attaques à quelques heures d'intervalle l'une de l'autre.

Ces attaques sont précédées en avant d'un feu roulant d'artillerie lourde d'une violence extaordinaire. Au déclenchement de l'attaque, dont l'effort se porte principalement sur le 2e bataillon, les officiers et les hommes montent sur les lèvres des entonnoirs et avec un adjudant qui brandit un drapeau tricolore, reçoivent les Allemands à la grenade, au chant de la « Marseillaise » et au cri de : « Les Boches, on les aura! ».

L'ennemi surpris, hésite un instant; puis pris sous les feux de mitrailleuses et un barrage de grenades, reflue en désordre dans ses tranchées d'où il ne sortira plus. Les bataillons sont alors soumis à un bombardement d'une violence redoublée.

A la suite de cette magnifique résistance, le général de Maud'huy, commandant le 15e corps d'armée, adresse au bataillon la lettre suivante :

"" Je suis heureux de vous transmettre les félicitations des généraux Pétain et Nivelle pour votre conduite. J'y joins les miennes, affectueuses et sincères. Dites à votre bataillon que je le félicite de sa belle tenue; après ce qu'il a fait, on peut avoir en lui une entière confiance à l'avenir.""

En outre, le colonel Demaret, commandant le régiment, reçoit du colonel Steinmetz, commandant la 252e brigade, la lettre suivante :

""Au moment où le dernier bataillon du 173e R. I. (4e bataillon) va être relevé en première ligne, je tiens à vous adresser les félicitations du général commandant la 123e division, commandant le secteur de combat, et du général commandant la 126e division, pour sa belle tenue et la conduite au feu de votre régiment. Les 2e et 4e bataillons surtout se sont trouvés dans des circonstances très difficiles et m'ont confirmé dans la confiance que je pouvais avoir en ma brigade.

Je suis fier de mes deux anciens régiments (173e et 255e) qui ont enfin pu donner ensemble la mesure de leur moral et de leur entrain.

En accordant un souvenir ému à ceux qui sont tombés glorieusement dans nos rangs, il faut songer à ceux qui se sont particulièrement distingués, et je vous prie de bien vouloir m'adresser des propositions de récompenses.

Les chefs de bataillon Collomb et Appert ont été l’âme de la belle résistance du 173e sur la cote 304 contre la violente attaque allemande du 29 mai 1916, consécutive à un long et intense bombardement de son artillerie lourde. ""

Le 2ème bataillon et la 3éme Compagnie du 173° RI sont cités à l'ordre de l'Armée, à la suite de ces opérations:

"" Soumis pendant plusieurs heures à un bombardement de gros calibre et d'une violence inouïe, dans des tranchées ébauchées et sans abri, a repoussé victorieusement, à deux reprises différentes, les attaques de tout un bataillon ennemi, en s'élançant sur lui à la baïonnette en criant: « Les Boches, on les aura » et en chantant la « Marseillaise ».""

La 3ème Compagnie de mitailleuses du 173° RI sous le commandement du Capitaine  Armingaud:

"" Soumise à un bombardement des plus violents, dans une tranchée de première ligne, sans abri, est restée stoïquement auprès de ses pièces, malgré les lourdes pertes qu'elle a subies et au moment des attaques allemandes, a pris par ses feux le flanc de l'adversaire et a puissammment contribué à repousser l'ennemi et conserver intactes ses premièrs lignes. A perdu 3 officiers. ""

1918



Le 4 Juin le 173° fait mouvement vers Nancy puis Pont Saint Vincent pour s'embarquer par voie ferrée à destination de Villers sous Coudun qu'il atteint le 8 juin.

Aussitôt il est confronté aux forces ennemies qui cherchent à s'ouvir la route vers Compiègne. Les combats s'engagent le 9 juin sur Le Matz puis Bourmont et Bayencourt. Pour la première fois le 173° doit se protéger des mitraillages de l'aviation allemande. L'artillerie adverse redouble sont pilonnage mais les positions des mitrailleurs corses restent inébranlables. L'opposition s'essouffle et cesse les assauts à 19h00. Le 173° RI s'installe sur "les Bois de la Montagne et de la Marquéglise"

Le lendemain, les forces allemandes redoublent de violence. L'ordre reçu des allemands est: "Ce soir on dort à Compiègne". Le régiment français résiste, mais au 5ème assaut, quasiment encerclé, il doit reculer d'un kilomêtre, le long de la voie ferrée de Villers sous Coudun. Les combats ont lieu dans des champs de blés séparés par des haies d'arbres, ce qui favorise les infiltrations ennemies de part et d'autre du site, mais sans succès.

Le 11 juin à partir de 14h00, l'artillerie lourde allemande décide de pilonner avec une extrème violence, les positions tenues le long de la voie de chemin de fer de manière à affaiblir les forces attachées à ce barrage, puis de lancer ses fantassins, grenadiers et mitrailleurs. C'est un échec. Le 173°, bien ancré sur la voie ferrée, repousse les ultimes assauts. Le calme revient pendant deux jours.

Mais, dans la nuit du 13 au 14, les allemands relancent une offensive d'artillerie d'envergure avec des tirs serrés et nourris d'obus à gaz, de fumigènes, de mines et de grenades éclairantes qui tombent en pluie sur le 173° attaché à sa voie ferrée. Les hommes sont terrés jusqu' 3h00 du matin où l'artillerie se tait pour permettre l'assaut des grenadiers ennemis. La surprise est de taille pour l'adversaire. Le 173° RI est toujours là et, de tir de barrage en tir de barrage, repousse une nouvelle fois ses assaillants. Les combats cessent définitivement et le régiment est chargé de cantonnersur la zone.

Dans le mois d'août le 173° se déplace vers Montigny en Chaussée puis Breteuil-Caply, troussencourt et Dommartin.

Un grand nombre de régiments français est regroupé dans ce secteur pour la "Grande Offensive".

L'attaque se déclenche le 8 août 1918 à 4h20 du matin. Le terrain est gagné champs par champs, colline par colline, chemin par chemin. Les affrontements ne se font plus dans les tranchées mais dans de vastes zones dégagées, sous un soleil de plomb. Le 173° s'empare de la "cote 98" au prix de combats acharnés et se heurte à un repli allemand protégé dans un épais blockhaus du côté de Damery au lieu dit "le Bois en Z". Le 173° recense de lourdes pertes en hommes. Il lancera tois assauts successifs en vain contre ce fortin. Le régiment est alors relevé pour aller se cantonner à Villers les Roye.

C'est alors qu'est publié l'ordre général n° 88 du général Debeney, commandant la 1ère Armée:

"" La bataille est gagnée!

A côté de nos alliés britanniques, vous avez rompu le front ennemi et dégagé Amiens; vous avez encerclé et pris Montdidier; enlevé de haute lutte les positions fortifiées qui couvrent Roye et libéré, sur une profondeur de 25 km, la terre sacrée de chère France

Seize divisions allemandes battues ont laissé entre nos mains plus de dix mille prisonniers, deux cent vingt canons et un matériel énorme.

En quittant les rives de l'Avre pour marcher en avant, saluons avec une pieuse émotion nos braves camarades tombés depuis cinq mois sur la ligne Hangard - Grivesnes.

Là, ils ont brisé l'invasion; là, ils ont préparé l'offensive vengeresse; là, ils ont, de leur sang, inscrit le mot d'ordre auquel vous vous êtes montrés fidèles et qui restera le nôtre :

« Nous voulons vaincre ! »,""

Signé : Général DEBENEY.

Suivra la lettre de félicitations du général commandant la 96° Brigade britannique qui a assisté à l'attaque du " Bois en Z " le 11 août 1918, conçue en ces termes élogieux:

"" MON GÉNÉRAL,

J'ai l'honneur de commander la 96e brigade d'infanterie qui a attaqué les lignes ennemies au nord de la route Amiens-Roye, du Bouchoir au bois en Z, pendant les journées des 10 et 11 août.

J'étais présent sur le champ de bataille pendant toute l'action et en contact intime avec vos braves troupes. J'ai vu une grande partie des combats en de nombreux points de la ligne; mais jamais de ma vie, je n'ai vu un plus beau spectacle de bravoure, d'ardeur, de devoir et de connaissance militaire qu'à l'attaque du bois en Z, faite par votre division, le 11 août, à 17 h. 30.

Veuillez accepter mes cordiales félicitations pour vos officiers et vos soldats. Je considérerai toujours comme le plus grand honneur d'avoir combattu à côté de tels hommes.

Veuillez, s'il vous plaît, faire connaître mon admiration et mes félicitations au colonel commandant l'infanterie de votre division.

Très fidèlement à vous. ""

Austin O Girdwood, Brig. General.

96e Brigade d'Infanterie.

Attaque de FRESNOY LES ROYE

Jusqu'au 25 août, ce sont des reconnaisssances hardies poussées aux lisières du village pour en définir les constructions défensives, sous de violents bombardements de tout calibre et d'obus chimiques. Aucun abri n'est favorable aux troupes qui gardent toutefois un esprit conquérant.

Le 26 août à 04h30, l'attaque est lancée.

Le 173° a devant lui des troupes décidées à une résistance désespérée. L'artillerie ennemie est encore dense. Le barrage allemand s'ouvre, violent et serré ; les mitrailleuses, nombreuses et abritées, arrosent furieusement la plaine.

Malgré cet ouragan de fer, la progression de nos groupes, quoique prudente, est tenace et permanente. De nombreux officiers sont tués ou blessés; les pertes sont sensibles.

Qu'importe! toutes les énergies sont tendues vers un même but : l'enlèvement de ce village transformé en solide et formidable point d'appui par l'ennemi. Près de trois bataillons de régiments différents (7°, 67°, 252° RI) défendaient cette position. Le combat a lieu dans les ruines des maisons, dans les caves, autour de blockhaus de mitrailleuses.

Malgré leur ténacité, les Allemands doivent céder le terrain et, devant un suprême bond de tous ces hommes, ils se rendent ou s'enfuient abandonnant, armes, équipements, matériel.

A 15 heures, le village est définitivement occupé; la liaison est établie avec le 112° RI qui, sur le flanc gauche, a mené une attaque violente et longue.

Au sud-est de Fresnoy, l'ennemi s'est solidement organisé dans un bois que défendent de nombreux groupes de mitrailleurs et de grenadiers : le "Bois Croisette". L'attaque est dévolue à la 46e division qui demande l'appui du 173° ; la 5° compagnie (capitaine Puvieux) est désignée.

Progressant à la grenade, par bonds de trous d'obus en trous d'obus, suivant aussi bien que possible le barrage roulant, s'infiltrant par le nord, passant sous les rafales de mitrailleuses, d'obus et de minnens, la 5° compagnie atteint son but. A 18 heures, les défenseurs du « Bois Croisette », encerclés, mitraillés, traqués à la grenade, lancent dans l'air leur cri de « kamarad ! ».

Ces opérations brillamment menées, valent au régiment, l'ordre élogieux n° 138 du général commandant la 126° division :

"" OFFICIERS ET SOLDATS DE LA 126° DIVISION,

Vous avez pleinement répondu aujourd'hui à l'appel que je vous ai adressé pour exécuter les plans du commandement et crânement vous coucher à Fresnoy ce soir.

Je n'avais jamais douté de vous, mais je tiens à vous dire toute ma satisfaction et ma fierté d'être à la tête de pareilles troupes, en qui je puis avoir pleine et entière confiance.

Vous m'avez expédié, aujourd'hui, 450 prisonniers et 16 officiers boches. Nous pourrons dénombrer un nombreux matériel de mitrailleuses et d'engins divers tombés entre vos mains. C'est un beau coup de filet, dû à votre élan irrésistible et à votre énergique volonté.

A tous, mes amis, mes compliments, et de tout cœur ! Nous tenons le bon bout. On en verra la fin.""
Le général commandant la 126° DI,

Signé : MATHIEU.

L'ennemi ne réagit plus. L'enlèvement de Fresnoy porte un coup décisif au moral allemand. Le 173° progresse ainsi de village en village en entrant dans Tilloy, Billancourt, Breuil, Mayencourt pour aller stationner sur cette zone jusqu'au 1er septembre 1918.

De là il repart pour Flers sur Noye et Essertaux.

Le 173e s'y couvrit de gloire; il fut cité pour la troisième fois à l’ordre de l’armée dans les termes suivants :

O. G. n° 137 – 1ere armée - 30 Septembre 1918

"" Sous l'habile et énergique impulsion du lieutenant-colonel Houssais, chef de corps d'une inlassable activité et d'un admirable esprit de sacrifice, a fourni du 8 au 31 août 1918 un effort soutenu et prolongé, exigeant les qualités morales, l'esprit d'abnégation et de sacrifice, le mépris du danger, et la résistance à toutes les fatigues dont ce magnifique régiment n'a cessé de faire preuve et dont il vient de donner un nouvel et admirable exemple. A attaqué et enlevé un village particulièrement fortifié et qui servait de pilier à la résistance ennemie, provoquant ainsi un recul de tout le front allemand; puis a bousculé et poursuivi l'ennemi sans répit, l'empêchant, malgré plusieurs tentatives,  de s'arrêter sur de nouvelles positions et réalisant, en 3 jours de combats incessants, une progression de plus de 15km. A capturé 8 officiers dont un chef de bataillon, 250 hommes, 2 canons et un grand nombre de mitrailleuses. ""

Le général commandant la 1ère Armée

signé

Debeney

Au repos, le régiment se prépare aux nouveaux combats auxquels il va être appelé bientôt à participer. Il s'est fixé comme objectif de conquérir la deuxième fourragère jaune.

L'ordre d'alerte parvient le 20 septembre. Par étapes, à travers des villages ruinés, demi-détruits, une campagne désertique, par Folleville, Coullemelle, Lignières, le 173° vient stationner, du 22 au 29 septembre, dans les ruines de Tilloloy et de Lecessier qu'il quitte le 30 pour Nesles.


Les 1er et 2 octobre. il stationne à Villers-Saint-Christophe et Aubegny; les 3, 4 et 5, dans les décombres informes qui indiquent à peine les emplacements des villages du Fayet, de Selency, de Fraucilly-Selency, du Frauquoy et de Thorigny.

Le 6 octobre 1918, à 05h00 du matin, le 173° entre dans la bataille de la "Ferme de Bellecourt". Plusieurs régiments s'y sont déjà heurtés. Une forte garnison allemande y est retranchée. La ferme est encerclée à 15h30. Les occupants sont sommés de se rendre: 1 commandant, 22 officiers et 410 soldats rendent les armes. Ce succès oblige l'ennemi à battre en retraite. Le 173° le pousse devant lui jusqu'à la Croix Fonsomme pour reprendre la voie ferrèe de Saint Quentin.

Le 10 octobre le régiment se déploie autour de la "Ferme de Forte" où l'ennemi est solidement établi au sommet d'un mamelon défendu par des mitrailleuses lourdes et des lignes de tranchées. L'attaque est décidée pour le lendemain matin 05h00 en appui avec le 55° et le 12° RI. La progression est meurtrière pour les forces françaises. Malgré la capture de 60 allemands, les 2 régiments avançant avec le 173° ne peuvent déboucher sur leurs objectifs. A midi, il est décidé de revenir au point de départ pour réorganiser les progressions.

Deux nouvelles attaques sont donc lancées le 12, mais se trouvent bloquées aux mêmes points que la veille. Les pertes sont importantes. Le 173° avait pourtant atteint la ferme.

Les 13 et 14 octobre, au cours d'une reconnaissance préparant une nouvelle offensive, le lieutenant-colonel Houssais, commandant le 173° est tué par un obus. Le colonel Patacchini est désigné pour le succéder.

Le 15 octobre 1918 à midi, une nouvelle offensive a lieu. Les moyens engagés sont renforcés et le 173° parvient à pénétrer pour la seconde fois dans la ferme, bouscule les occupants, pris d'assaut au corps à corps dans les bâtiments, cours et vergers. Les allemands, au mépris de ces hommes en lutte sur le site, écrasent la ferme sous une pluie d'obus vengeurs. Les forces françaises tiennent. Les contre-attaques sont jugulées par les garnisons de flanc et à 16h00 il est annoncé que la place est aux mains des 3 régiments victorieux. La nuit est calme jusqu'à 05h30 au matin du 16. L'ennemi compte reprendre la ferme. L'artillerie pilonne à nouveau le site avant de lancer plusieurs vagues d'assaut de ses mitrailleurs. les pertes sont lourdes pour l'ennemi qui reflue en désordre. Le 173° poursuit l'ennemi qui se défile devant lui, ainsi le 18 octobre il arrive jusqu'à Mennevret et le Forêt d'Andigny.

Le 20 octobre1918 le régiment est retiré de la bataille et dirigé vers Fontaine Uterte pour un repos grandement mérité. Il ne participera plus à aucun combat. Celui de la Ferme de Forte sera pour lui le dernier de ses faits glorieux dans l'épisode de la guerre 14-18

Le lieutenant-colonel Plan prend le commandement du régiment le 23 octobre 1918 pour recevoir la 4ème citation à l'Ordre de l'Armée, sous ces termes:

173e RÉGIMENT D’INFANTERIE (15e corps d’armée) :

"" Admirable unité de combat, sous l’impulsion généreuse du lieutenant-colonel Houssais, magnifique soldat tombé au champ d’honneur pendant la préparation d’une attaque, puis du commandant Patacchini, a soutenu du 7 au 18 octobre 1918, des combats presque journaliers pendant lesquels il a donné les preuves des plus belles vertus militaires. Forçant le succès par l’opiniâtreté de ses attaques, a enlevé à l’ennemi un important point d’appui très fortement organisé, défendu par une garnison nombreuse et résolue, et dont la chute a provoqué le repli de l’ennemi. A poursuivi et bousculé pendant 15 km puis attaqué l'adversaire qui se retranchait sur une nouvelle position, l'en a chassé après 4 jours de lutte acharnée et a conservé, malgré les plus violentes contre-attaques, un solide point d'appui chaudement disputé et qui devait servir de base à une importante opération ultérieure. Acapturé pendant cette période, i chef de bataillon, 22 officiers, 600 hommes et plus de quarante mitrailleuses.""

Le général de Division commandant la 1ère Armée

signé : DEBENEY

C'est à Tupigny que le régiment apprend la signature de l'armistice le 11 novembre 1918

Plus tard, le 13 novembre 1918, le Maréchal de France, commandant en chef, confèrera au 173° Régiment d'Infanterie, la Fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille Militaire.

Le 20 janvier 1919 il reçoit du général Gouraud, la Fourragère jaune avant de faire mouvement vers des occupations de secteurs sur le territoire allemand.

Le 173° rentrera définitivement en France le 14 août 1919

                                                    **********


ACTES INDIVIDUELS DE COURAGE ET FAITS D'HEROISME

Accomplis par des Militaires du 173e Régiment d'Infanterie

au cours des offensives du 8 au 17 Octobre 1918.

Prise de la ferme Bellecourt, par le 1er bataillon du 173e régiment d'infanterie :

Le 8 octobre 1918, les dernières positions de la ligne Hindenburg tenaient encore dans la région de X... L'ennemi s'y cramponnait avec l'énergie du désespoir. Plusieurs attaques avaient déjà été menées sans résultat par des troupes d'élite sur la ferme Bellecourt, point particulièrement organisé, farci de mitrailleuses, et dont les abris bétonnés, au dire des prisonniers, étaient occupés par tout un bataillon de contre-attaque, quand le 1er bataillon du 173e reçut l'ordre de s'emparer coûte que coûte de cette importante position.

La marche d'approche pour se rendre à la base de départ fut particulièrement rude : les éléments du 1er bataillon traversèrent sans hésitation des ravins balayés par des mitrailleuses ennemies et battus par les tirs de barrage. Le Boche n'avait pas épargné les obus toxiques; chacun dut mettre son masque; toutefois le moral restait inébranlable, l'esprit d'assaut intact.

A l'heure H, le bataillon protégé par sa compagnie de mitrailleuses s'élança vers l'objectif : les fusées partirent aussitôt de tous les points de la position ennemie et un violent tir de barrage s'abattit sur le bataillon, tandis que les mitrailleuses boches crépitant avec la dernière énergie, balayaient le terrain d'attaque.

Deux sections, d'un seul élan, purent parvenir à la ferme; l'une commandée par le sous-lieutenant Barazetti, l'autre par l'adjudant Banes, avec qui marchait le capitaine Lezerat, commandant une des compagnies d'attaque.

Pendant que l'une des sections, à coups de grenades et de fusils-mitrailleurs, forçait les défenseurs de la position à se rendre, l'autre section avait bondi aux abris de la troupe de contre-attaque, ne laissant pas le temps aux hommes de garde ennemis de faire fonctionner les mitrailleuses qui étaient placées à chaque entrée d'abri. L'affaire avait été menée avec rapidité et décision; le succès fut complet : toute la garnison fut capturée.

Cinq cents prisonniers environ furent faits dont 23 officiers ou assimilés et plusieurs feldwebel. Le matériel dénombré dans la position conquise comprenait une trentaine de mitrailleuses et plusieurs minenwerfer.


Prise du pont 130 et garde de la position par le 1er bataillon du 173e régiment d'infanterie :

L'ennemi occupait la position du pont 130 dont la prise était pour nous d'une importance capitale pour une progression ultérieure.

Le 1er bataillon du 173e R. I. reçut la mission, dans la nuit du 14 au 15, de s'emparer de ce point d'appui que l'on savait fortement tenu par des mitrailleuses. L'affaire fut soigneusement et habilement organisée et trois groupes, à 0 H. 45, s'élancèrent dans la nuit. Chacun était pénétré de sa mission, savait sa place et le rôle qu'il devait jouer. Le Boche était en éveil; dès le départ, il éventa le coup de main et mit ses mitrailleuses en action. Un des chefs de groupe et plusieurs de ses hommes furent blessés. Une minute de flottement, et, entraînés par l'adjudant Banes, les hommes reprirent leur marche rapide. Lui-même est blessé; craignant que l'attaque ne soit arrêtée, le sous-lieutenant Montoya qui se trouvait sur la base de départ du coup de main sans faire partie de l'opération, très crâne, s'élança à la tête des fractions. Suivant son exemple et voulant venger leurs camarades tombés, tous n'eurent qu'un cri : « En avant ». En quelques minutes, l'affaire était réglée : les groupes occupaient le pont, ayant mis le Boche en fuite et s'emparant d'une mitraillette. Mais les Allemands sentant l'importance de la position n'en restèrent pas là et ce fut une série de violentes contre-attaques venant de toutes les directions.

La garnison était affaiblie par ses pertes; on organisa la résistance, et. successivement, tous les assauts vinrent se briser sous le feu des défenseurs.

Le soldat Pons, véritable exemple de bravoure et d'abnégation, se portant avec la mitraillette qu'il avait prise aux points les plus menacés, arrêta chaque fois les assaillants.

Une dernière attaque précédée d'un violent bombardement à obus toxiques n'eut pour résultat que de laisser quatre prisonniers entre nos mains. Des renforts arrivèrent; cette poignée de braves avait rempli sa mission : pris et gardé le pont 130.

Prise de la ferme forte.

La 1e compagnie de mitrailleuses à la prise de la ferme Forte :

La journée du 15 a été dure, mais glorieuse pour le régiment : un solide point d'appui, une ferme, a été enlevée par nos poilus dont le moral, malgré huit jours d'une lutte âpre était toujours aussi élevé.


Dans la soirée, plusieurs contre-attaques boches se sont heurtées à une défense implacable. Le lendemain matin, voulant profiler de la brume, les Allemands essayent, une fois de plus, de nous ravir ces ruines qui nous ont coûté tant d'efforts. On voit se dessiner leur attaque, chacun d'eux connaissait son rôle : un à un, ils s'infiltrent, essayent de surprendre la vigilance de la faible garnison.

Des mitrailleurs boches s'avançant, se sont établis à une quarantaine de mètres de notre position. Mais en face d'eux, sont aussi nos mitrailleurs. Leur chef, l'adjudant Bayard, suit les mouvements de l'ennemi. Calme, sûr de lui et de ses hommes, il conçoit son plan : il passe un mot d'ordre : « Que personne ne tire avant mon signal »; et les mitrailleurs, confiants, attendent. Au moment où les mitrailleuses boches, en face engageaient la bande, un commandement! Notre mitrailleuse crépite; les Boches s'écroulent sur leurs pièces; un bond en avant, et la mitrailleuse ennemie était nôtre. La retourner fut l'affaire d'une seconde et nos poilus, fiers de leurs exploits, attendent, plus fermes que jamais, une nouvelle tentative ennemie.

Le 2e bataillon du 173e régiment d'infanterie à la ferme Forte :

Le 11 octobre, le chef de bataillon veut à tout prix faire parvenir un renseignement important au chef de corps. Il désigne le cycliste Salicetti. Le terrain à parcourir est long, absolument découvert, battu de toutes parts par de nombreuses mitrailleuses. C'est la mort presque certaine pour qui s'y aventure. Salicetti part cependant. II est touché d'une première balle : puis, successivement de trois autres. Malgré la perte de son sang et son épuisement extrême, il continue sa marche. Son itinéraire croise un poste de secours : le médecin veut l'y retenir. « Non ! répond Salicetti, je dois avant tout porter au colonel le pli qui m'a été confié. » Le poste du colonel étant à un kilomètre de là, Salicetti y parvient, accomplit sa mission, et c'est alors seulement qu'il consent à être pansé.

Le 11 octobre, le sergent Vincent et le soldat Enguerrand marchent avec la première vague à l'assaut d'une ferme forte-ment occupée et défendue par de nombreuses mitrailleuses. Un réseau de fil de fer épais et haut barre le chemin; les mitrailleuses ennemies tirent de toute part. Ne pouvant espérer couper ou franchir la trame du réseau, le sergent Vincent et le soldat Enguerrand se glissent sous lui, rampent jusqu'au bord opposé et bondissent sur les mitrailleurs ennemis. Ils en tuent deux et capturent 10 prisonniers.

Le 11 octobre, le soldat brancardier Braconi, déjà assez sérieusement blessé, entend en avant de la ligne les appels d'un de ses camarades touché d'une balle. Malgré le feu extrêmement violent des mitrailleuses qui balayaient le plateau, Braconi se porte en avant au secours du blessé. Une deuxième balle reçue immédiatement ne l'arrête pas; il continue jusqu'au moment où il tombe mortellement frappé de plusieurs balles. Cet homme seul, sans arme, portait à son bras le brassard de la Croix Rouge.

Le 3e bataillon du 173e régiment d'infanterie à la ferme Forte :

Le 15 octobre, à l'attaque de la ferme Forte, la 10e compagnie attaquait prenant une partie de la tranchée à revers. Marchant en tète, la baïonnette haute, l'agent de liaison Demange, Alsacien, venu comme volontaire sur le front français, fit preuve d'une telle ardeur qu'il allait plus vite que le barrage roulant, si bien qu'il arriva avant les obus de 75 sur un groupe de quinze Allemands qui attendaient le moment propice pour faire entrer leurs mitrailleuses en action. Telle fut leur surprise que devant la seule menace de cet homme résolu, ils levèrent les bras, abandonnant leurs armes.

A la ferme Forte, le 3e bataillon du 173e R. I. repousse victorieusement cinq contre-attaques. La plus dure fut celle du 16 octobre, lancée au petit jour après une formidable préparation d'artillerie.

Dans un trou d'obus avancé, une pièce de la 3e compagnie de mitrailleuses était en position, et attendait l'ennemi qui avançait de toute part. Sur quatre servants, trois sont mis hors de combat tant par le feu de l'artillerie que par les balles de mitrailleuses qui appuient l'attaque allemande. Resté seul à son poste, au milieu d'une fumée épaisse, le mitrailleur Felce, avec un sang-froid extraordinaire, continue à servir la pièce, chargeant, visant, tirant, empêchant ainsi les vagues d'assaut de déboucher du petit ravin où elles sont massées.

Une hardie patrouille de tête a cependant réussi à s'infiltrer à courte distance, sautant de trou en trou. Croyant le moment propice, le sergent allemand se précipite avec ses quatre hommes sur cet homme resté seul qui ose résister. En quelques balles bien ajustées, le soldat Felce les étendit raides morts, l'un après l'autre. Le dernier était tombé à quelques mètres à peine de sa pièce.

Aux armées, le 22 octobre 1918.

Le chef de bataillon

Commandant provisoirement le 173e R.I.,

Signé : PATACCHINI.


Dernière édition par Jeep2b le Sam 9 Nov - 9:08, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Le 173 ème RI    Le 173 ème RI  Icon_minitimeJeu 7 Nov - 23:59

que de souffrance pour ces hommes qui ont su tout endurer jusqu'au bout! Evil or Very Mad 
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